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Attention : cet article n’est pas illustré par des photographies qui auraient pu choquer les jeunes lecteurs et inciter à l’ivresse. Je précise d’ailleurs que l’alcool est dangereux pour la santé et qu’il doit être consommé avec modération. Si des photos existent, elles sont bien évidemment floues ou mal cadrées.

Le Lonely Planet nous promet des « nuits débridées » dans la capitale islandaise. Deux mots qui résonnent depuis quelques jours dans nos têtes refroidies par le froid ambiant. Soyons honnêtes, nous aimons la nature et sa beauté hostile mais au bout de quelques jours de paysages aussi époustouflants que désertiques, l’idée de se mêler aux autochtones lors de « nuits débridées » nous rend « toute chose » !

Sachant que l’Islande ne compte que 320 000 âmes pour un territoire 120 fois plus grand que la Corse (qui compte autant d’habitants), nous n’avons pas encore croisé beaucoup d’Islandais. Sur la route, nous avons souvent le sentiment d’être seuls au monde. Un sentiment agréable au départ et un peu angoissant par la suite. Oui, nous sommes des citadins, nous aimons la nature mais nous aimons aussi le contact humain (et la bière).

Après un road trip de deux jours, nous voici dans la capitale la plus « septentrionale » du monde (Google nous dit que cela veut dire le plus au nord). Le soleil se couche derrière les nuages laissant la ville dans une brume épaisse.

Nous sommes jeudi soir et il est 21 heures.

Premier réflexe de citadin, trouver le « Carrefour City » local pour trouver de quoi se réchauffer (malgré les sièges chauffant de notre voiture et nos habits d’hiver, ça caille !).

Un commerce situé tout près de notre appartement est ouvert 24 heures sur 24.

« Et là, c’est le drame ! »

Sur les étals, des sodas et des bières « light » qui ne dépassent pas les trois degrés d’alcool.

« Vous pensez vraiment qu’on va boire ça ? »

Le vendeur nous explique que la vente d’alcool est réglementée et que seuls les « liquors stores » sont habilités à en vendre. Ils sont ouverts en journée et deviennent très fréquentés en fin de semaine. De notre côté, même sans bière (vaut mieux ne rien boire que boire des boissons « light »), nous sommes heureux de notre première rencontre reykjavikienne (il nous en faut peu pour être heureux!).

À la sortie, on pense croiser Bjork mais non … (nous avons lu qu’il est probable de la voir se balader comme si de rien n’était). On se contente alors de chanter ses chansons dans les rues vides de la capitale islandaise. On se promet aussi de ne pas parler d’elle lors de nos futures rencontres.

« Vous n’en avez pas marre des Anglais qui vous chantent en permanence Voulez-vous coucher avec moi ? »

Bon, de l’extérieur, la ville semble engourdie. Nous tentons quand même notre chance dans un bar appelé Bravo. La décoration est superbe mais l’ambiance est loin d’être débridée. Nous sautons sur le premier venu pour en savoir plus !

« C’est où et quand les nuits débridées? »

Il nous explique que le jeudi peut être aussi mort qu’animé. Il nous conseille d’attendre le lendemain.

« La fête ici, c’est le vendredi et le samedi, quand tous les jeunes de l’île se retrouvent pour s’amuser »

On en profite pour lui poser toutes les questions qui nous trottent dans la tête :
– pourquoi les maisons sont plates ?
– pourquoi l’eau chaude sent l’oeuf pourri ?
– pourquoi ils chauffent leur maison en laissant les fenêtres ouvertes
– (ne pas lui parler de Björk, ne pas lui parler de Björk)

Tellement heureux de parler à un autochtone (et de boire une bière), on le matraque de questions.

Nous nous couchons moins bêtes que la veille et nous rêvons encore à ces fameuses nuits débridées.

Vendredi 22 heures !

Nous sommes fins prêts. Nous avons fait le plein de bières Viking après notre journée de tourisme à la découverte du Golden Circle.

Avec du Bjork en fond sonore (on est tellement clichés), nous nous mettons en jambe dans notre appartement situé à quelques pas de la supposée « night life ».

C’est en chantant « I am a fountain of blood » que nous sortons à l’assaut des bars islandais. Dans la rue, c’est une tout autre ambiance. Les « jeunes » sont de sortie. Il y a même la queue devant le bar Kaldi conseillé par notre nouvel ami de la veille.

Nous retournons au Bravo pour quelques verres avant de nous rendre au Kiki, le Queer Bar de la ville.

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En pénétrant dans ce lieu, nous découvrons un nouveau monde, un monde jusqu’alors méconnu, le monde de la « night » islandaise.

Autour de nous des photos de Laura Ingalls dans la Petite Maison dans la prairie et des arcs-en-ciel partout.

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Un bar arc en ciel, une cabine pour le DJ arc-en-ciel et des fanions au-dessus de nos têtes arc-en-ciel !

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Le monde des bisounours en bref… Il est minuit et en quelques minutes, la pièce se remplit. Un défilé de personnages hauts en couleur. Il y a les sosies de Julien Doré, Larusso et des créatures en collant rouge, en fourrure et autres OVNIS modesques.

Je vous avoue que dans un premier temps, nous sommes juste restés scotchés. Comme hypnotisés par les danses des filles et des garçons qui nous entourent. Une danse libératrice. Une danse intense. Une danse sans limite. Une danse qui ressemble à une dernière danse, comme s’ils savaient qu’un volcan allait rentrer en éruption le lendemain.

Nous oublions nos complexes de « frenchies », nous terminons notre Bacardi Breezer Lime (une boisson que je n’avais pas bue depuis au moins 10 ans!) et nous nous mêlons à la furie ambiante.

Une soirée qui se terminera au petit matin… Avec plein de nouveaux amis et des tubes (hyper) ringards en tête.

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Mais il n’y a pas à dire, lâcher prise est savoureux, se faire surprendre est euphorisant et être dépaysé tellement séduisant. L’Islande, c’est tout ça, un gros mister freeze un peu froid au début et tellement bon à la fin. On en redemande !

Les trois endroits évoqués dans cet article se situent dans la même rue pour éviter des déplacements intitules qui pourraient entraîner des chutes !