trzebiatowski

Oui, je sais, ces trois consonnes qui se suivent paraissent insurmontables. J’ai un nom qui traumatise les opérateurs téléphoniques. J’ai un nom que les maîtres d’école n’ont jamais réussi à prononcer. J’ai un nom que les gens écrivent au moins avec deux fautes.

trzebiatowski

Il est imprononçable et pourtant il va falloir vous réhabituer à le prononcer. Je ne suis plus Philippe Pioneer, je suis Philippe Trzebiatowski.

Pendant près d’un an, j’ai porté la casquette du blogueur voyage professionnel pour Expedia, Philippe Pioneer. J’ai sillonné les routes de France à la recherche des petites anecdotes qui font les grands bonheurs. Une mission hors du commun qui vient de se terminer. La boucle est bouclée. Je n’ose même pas y croire. Le temps est passé si vite. Et pourtant quand je repense à mes premieres aventures, elles me semblent déjà bien loin. Peut-être parce qu’en un an j’ai fait autant de voyages que j’en aurais fait en une vie. Peut-être parce que pendant un an j’ai échappé à la routine. Peut-être parce que pendant un an, j’étais sur un petit nuage.

Voici une vidéo qui résume bien cette année de voyages à travers la France :

Un premier bilan

Je vous l’ai dit, j’ai passé une année sur un petit nuage. Rien à redire. Journaliste de profession, j’ai adoré voyager en France et surtout rencontrer les Français. Et vous savez quoi ? Notre pays est beau et les Français ne ressemblent pas à ceux qu’on décrit dans les journaux télévisés. Je suis bien placé pour le dire car j’ai concocté ces reportages pendant des années. Non, le Français n’est pas si morose. Bon, ok, il râle beaucoup (mais ça, ce n’est pas nouveau). Oui, son quotidien n’est pas toujours évident. Mais est-ce qu’il baisse les bras pour autant ? Non. Partout en France, des gens se battent pour sortir de cette « morosité ambiante ». Lors de mon dernier voyage, j’ai rencontré quatre jeunes architectes qui viennent de terminer un projet un peu fou : retourner dans leur campagne natale pour construire des logements touristiques eco-responsables. Une réussite.

De mon côté, je sors de cette aventure grandi (et avec plus de cheveux blancs). Être blogueur voyage, c’est plus qu’un travail, c’est un mode de vie sept jours sur sept et sans les RTT. Bien évidemment, pendant cette année, tout n’a pas été rose. Les petits et les grands tracas de la vie ont réussi à m’atteindre sur mon petit nuage : une rupture, une poussée de fièvre et quelques grosses fatigues.

Au mois de janvier, lors d’un voyage dans le brouillard périgourdin, il y a eu l’attentat contre Charlie Hebdo. Pour la première fois, je me suis senti seul et démuni. J’ai pris ma voiture et j’ai roulé des dizaines de kilomètres pour trouver un peu de réconfort lors d’un rassemblement spontané suite à cet acte terrifiant. Être blogueur voyage, c’est savoir dompter la solitude et la rompre si besoin.

Être blogueur voyage, ce n’est pas seulement sourire devant la caméra, c’est aussi se réinventer à chaque instant dans un décor à chaque fois different. Ne pas avoir de routine, c’est le rêve. Ne pas avoir de repère, c’est déstabilisant.

Toute cette année, j’ai essayé de trouver mon équilibre, un peu comme un funambule, entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle, entre le virtuel et le réel. Je suis parfois tombé mais j’ai toujours réussi à me rattraper pour remonter sur ce fil et poursuivre ma route.

Aujourd’hui, mon tour de France s’arrête. Je suis bien évidemment empreint de nostalgie mais je ne suis pas triste. J’ai profité de chaque seconde de cette année extraordinaire qui restera gravée à jamais dans ma mémoire.

Et la suite ?

Bonne question. Vous êtes nombreux à me la poser. Je ne peux pas encore vous répondre. J’ai besoin d’un peu de temps pour réfléchir. J’ai besoin d’un peu de temps pour descendre de mon petit nuage. J’ai besoin d’un peu de temps pour me retrouver.

De nombreuses idées se bousculent dans ma tête. Je vais organiser cela, tiroir après tiroir.
Seules choses sûres aujourd’hui : je vais enseigner le blogging à l’université au mois de septembre (quelques heures) et je vais continuer à voyager. D’ailleurs, un séjour à Lille début septembre se profile déjà avec le retour du défi #objetpourri (vous serez de la partie ?).

Il faut aussi que je m’occupe d’un an de paperasse et que je clôture mon entreprise (moins fun) que j’ai dû créer pour travailler sur le projet ExpediaPioneer. Les semaines à venir s’annoncent chargées mais palpitantes à la recherche d’un nouveau « job de rêve ». C’est aussi flippant qu’excitant de ne pas savoir de quoi demain sera fait. À suivre…

Est-ce que je vais continuer à bloguer ?

Oui, la preuve, c’est ce que je suis en train de faire. Je suis de retour sur mon blog qui existe déjà depuis quelques années. Pour en tirer des revenus et en vivre? Non, pour vivre tout simplement. Parce que dans mon jeu de funambule, raconter des histoires participe à mon équilibre.